Harcèlement moral Cour de cassation : ce que dit l’arrêt

Harcèlement moral Cour de cassation : jurisprudence 2025 illustrée par la balance de la justice
Arrêt du 11 mars 2025 : la Cour de cassation élargit la définition du harcèlement moral. Le 11 mars 2025, la Cour de cassation a rendu un arrêt remarqué en matière de harcèlement moral.
Elle y affirme qu’un salarié n’a pas besoin de prouver une altération de son état de santé pour obtenir la reconnaissance d’un harcèlement moral.
Cette décision marque un tournant dans l’interprétation juridique des faits de harcèlement en entreprise.
Elle élargit la protection des salariés et donne de nouveaux leviers d’action aux élus du personnel et aux membres de la CSSCT.
Ce jugement remet aussi en question certaines pratiques managériales encore trop répandues.
Dans cet article, nous revenons sur cette jurisprudence, ses conséquences concrètes pour les représentants du personnel, et les points de vigilance à adopter côté employeur.

Une protection élargie, même sans preuve médicale

L’affaire à l’origine de cet arrêt concernait une salariée dénonçant plusieurs faits vécus comme du harcèlement.
Elle rapportait une charge de travail anormalement élevée, des avertissements jugés injustifiés, et l’impossibilité de poser des congés pendant une année entière.
Pourtant, les juridictions précédentes avaient rejeté sa demande.
Selon elles, l’absence de preuve d’une dégradation de sa santé ne permettait pas de qualifier juridiquement les faits.
La Cour de cassation a cassé cette décision. Elle rappelle que ni l’état de santé du salarié, ni la seule dégradation des conditions de travail ne conditionnent la reconnaissance du harcèlement moral.
Le juge doit se concentrer sur la répétition des agissements et leur caractère objectivement hostile.
Ce revirement ouvre un champ plus large pour les salariés, sans qu’ils aient à produire des certificats médicaux pour se défendre.
Harcèlement moral Cour de cassation 2025 sans preuve médicale

Un levier d’action direct pour les élus du CSE

Hésitation des élus CSE face à une situation de harcèlement moral
Cet arrêt offre aux élus du CSE un cadre clair pour agir face à une situation de harcèlement moral. Jusqu’ici, beaucoup hésitaient à intervenir sans document médical ou signalement formel. Dorénavant, ils peuvent se saisir des faits dès lors qu’ils observent une répétition d’agissements hostiles, même discrets. L’impact sur la santé du salarié n’a plus besoin d’être démontré. Cette évolution facilite les démarches du CSE pour alerter l’employeur, consigner les faits ou demander des explications. En cas de suspicion de risque grave, les élus peuvent également décider de recourir à un expert habilité.
Ce changement redonne du poids au rôle de vigilance du CSE, en amont de toute procédure disciplinaire ou judiciaire.

Une responsabilité renforcée pour l’employeur

Cette décision invite les employeurs à revoir leur approche en matière de prévention des risques psychosociaux.
Attendre qu’un salarié montre des signes de détresse médicale n’est plus une option défendable.
Dès lors que des comportements répétés créent un climat dégradé, l’employeur doit réagir.
Il lui revient de traiter les alertes sérieusement, de documenter les faits et, si nécessaire, de mener une enquête interne.
L’arrêt du 11 mars 2025 renforce l’obligation de prévention inscrite dans le Code du travail.
Il rappelle que la charge de travail, les tensions relationnelles ou les sanctions injustifiées ne doivent jamais être banalisées.
Un silence ou une inaction face à ces signaux peut désormais être retenu contre l’entreprise.
En s’appuyant sur cette jurisprudence, les représentants du personnel disposent d’un argument solide pour exiger des mesures concrètes.
Responsabilité de l’employeur en cas de harcèlement moral selon l’arrêt 2025

📌 À retenir

 

  • L’arrêt du 11 mars 2025 confirme que le harcèlement moral peut être reconnu sans preuve d’altération de santé.

  • Les élus du CSE peuvent intervenir dès les premiers signaux, même sans diagnostic médical.

  • En cas de suspicion de risque grave, le CSE peut faire appel à un expert habilité.

  • L’employeur a l’obligation de prévenir, enquêter et agir face à des agissements répétés.

  • Cette jurisprudence renforce le rôle du CSE dans la protection des salariés.

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