Les ordonnances de 2017, sous le gouvernement Macron, ont marqué un tournant radical.
Le terme même de « pénibilité » est devenu tabou, le président préférant des formulations évitant de suggérer un travail ardu.
Réduction du Compte Personnel de Prévention
Le Compte Personnel de Prévention de la Pénibilité (C3P) a subi une réduction drastique.
Son successeur, le Compte Professionnel de Prévention (C2P), a éliminé quatre critères d’exposition, notamment le port de charges lourdes, les postures pénibles, l’exposition à des produits chimiques dangereux et aux vibrations mécaniques.
Initialement, ces critères permettaient des départs anticipés en retraite ou des aménagements de fin de carrière.
De même, cette évolution a été accompagnée d’une disparition progressive de l’incitation financière des employeurs.
Des Conséquences Préoccupantes pour les Médecins du Travail
Les médecins du travail font face à des conséquences préoccupantes.
Ils sont confrontés à une augmentation des inaptitudes médicales des salariés et à des difficultés croissantes à mettre en place des aménagements de poste.
En effet, des études récentes suggèrent une augmentation significative des licenciements pour faute depuis 2017.
Un Enjeu Crucial : La Santé au Travail
La santé au travail est un enjeu crucial.
Près d’un million d’accidents, dont plusieurs centaines mortels, surviennent chaque année.
Environ 50 000 nouvelles reconnaissances de maladies professionnelles sont enregistrées annuellement.
Ainsi, ces incidents ont des conséquences humaines et ils engendrent un coût financier important.
Défis Majeurs pour les Politiques de Prévention
Les politiques de prévention en santé au travail sont confrontées à plusieurs défis majeurs.
La fragmentation du paysage de la santé au travail entre de multiples intervenants sans réel pilote coordonnateur entrave une action efficace.
Malgré cela, bien que des plans concertés aient été adoptés pour mobiliser les acteurs, une coordination renforcée est nécessaire.
Un Rôle Essentiel des Services de Santé au Travail
Les services de santé au travail interentreprises jouent un rôle essentiel.
Ils doivent être davantage mobilisés et soutenus par des exigences renforcées en termes de contenu et d’efficacité.
En outre, la recherche en santé au travail doit être mieux intégrée à l’écosystème de la recherche et bénéficier d’une coordination accrue pour anticiper les risques émergents et mieux comprendre les risques existants.
Leviers pour une Mise en Œuvre Efficace
Plusieurs leviers peuvent être activés pour une mise en œuvre efficace des politiques de santé au travail.
Il est important d’assurer que les mesures mises en place par les acteurs répondent aux priorités identifiées.
De plus, une approche mieux coordonnée est nécessaire pour cibler les entreprises qui ne s’engagent pas volontairement dans la prévention.
Le Comité Social et Économique (CSE) peut jouer un rôle crucial dans cette coordination en relayant les préoccupations des salariés et en contribuant à la mise en place de mesures adaptées.
Enfin, une évaluation continue des résultats est essentielle pour justifier les investissements dans la prévention et démontrer son impact sur la réduction de la sinistralité.
La réforme de 2017, sous Macron, redéfinit les politiques et pratiques en santé au travail.
Cela pose des défis pour les médecins du travail et accroît la pression sur la sécurité des salariés.
Le Comité Social et Économique (CSE) joue un rôle important en représentant les salariés, en observant l’application de la réglementation, et en veillant à leur santé et sécurité.
Une évaluation rigoureuse des réformes est nécessaire pour garantir la protection des salariés.
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